Il est 9h du matin, on est le 27 février 2360 et c'est mon tour... Je suis parmi les passager de la navette Antartica 2, second voyage civils à travers le portail pour rejoindre la colonie sur la zone d'habitation de [LE_NOM_DE_LA_COLONIE]. Il y en a un tous les mois ! Et comme ma mère est une des personnes qui ont conçu le dôme, je suis comme qui dirait, une V.I.P ! Bon, après on ne va pas non plus se mentir, la zone d'embarquement est vraiment peu agréable.
Pour un départ, on vous demande de vous présenter à l'espace de quarantaine pré-embarquement un mois et demi avant de passer le portail ! Les locaux sont ultra clean et désinfecté, tout est trop blanc, trop lumineux. Mais c'est pour la bonne cause !
J'y suis, la passerelle est bruyante et tout le monde s'affaire autour de la capsule qui nous emmènera de l'autre coté. Elle est plutôt grande et puis il parait que le voyage ne durera qu'à peine quelques secondes en réalité pour nous, alors qu'il s'écoulera près d'un mois de l'autre coté, étrange je trouve ! comme si on errait dans l'espace temps pendant un mois sans s'en rendre compte.
La physique poussée ... non... la physique tout court et moi ça a toujours fait trente six ! Autant dire que je quitte la Terre le 27 février, mais j'arriverais sur [LE_NOM_DE_LA_PLANÈTE] le 27 mars, un peu de futur...
Oh ! Ça y est ! C'est l'heure ! L'embarquement a commencé. Je suis toute stressée, j'ai tellement hâte de retrouver maman ! Ça va faire deux ans qu'elle est partie... Les porte se ferment derrière nous et le trouble me guette, j'hésite, je tremble un peu, pas que je sois claustrophobe, mais disons juste que... si jamais il n'y avait rien ? qu'on nous envoyait juste pourrir dans un coin de l'espace ? Où que notre voyage ne se passait pas bien ? Il y a bien eu des ratés après tout !
Je ferme les yeux pour me donner du courage alors que la navette se met en mouvement, lent et constant, un gros bruit mécanique des réacteurs. On avance finalement bien plus lentement que je pensais, c'est presque une torture d'avancer aussi peu vite !
Puis soudain, plus aucun bruit, rien, j'ai l'impression de flotter une demi seconde, je n'entends plus rien, je suis prise entre peur et euphorie, cette sensation me chatouille le ventre c'est vraiment étrange. Lentement le brouhaha des moteurs se remet à résonner cotre mes tympans, j'ose ouvrir les yeux, mais je suis rapidement aveuglée par... une lumière vive à travers les hublots. C'est quoi ce truc ? Ils font exprès de nous rendre aveugles !
Les portes s'ouvrent de nouveau, on est passé... ça y est... je n'arrive pas a y croire ! J'inspire une large bouffée d'air et manque rapidement de m’étouffer ! C'est quoi ce délire ?! Je tremble, mes jambes ont du mal à me porter tout d'un coup ! Qu'est ce qui m'arrive ? Au secours ! Quelqu'un ! J'essaie de crier, j'essaie de lever la main mais à la place je me heurte à la porte ouverte, une femme s'approche de moi, une brune, elle me parle mais je n'arrive pas a bien comprendre, elle me pose un masque sur le visage et rapidement le flou se dissipe.
- Madame ? Vous m'entendez ? Calmez vous. C'est normal, C'est la sur-oxygénation, respirez calmement, votre corps doit s'habituer à l'air pur !L'air pur ? Alors si l'air pur veut ma mort c'est moyen quand même... Je regarde autour de moi et lorsque je lève les yeux... je peux voir le soleil à travers le dôme. Le ciel bleu, les nuages, les vrais. C'est tellement beau... comment avons nous pu détruire ça sur la Terre ?
Je me fais emmener vers la zone de désinfection, oui encore une ensuite je repartirai en quarantaine pour 45 jours. Ils ne veulent prendre aucun risque d'une nouvelle épidémie de virus Ares, et encore heureux ! Il ne manquerait plus que ça.
Ici on nous implante une puce électronique au niveau du poignet, c'est grâce à elle qu'on peut ouvrir les portes en les bipant sur des bornes apparemment. Elle est équipée d'un dispositif de géolocalisation, c'est toujours utile de savoir ou est qui visiblement, moi j'appelle ça de l'abus de contrôle, enfin bon, ce n'est que mon avis et je n'ai pas envie d'attirer d'ennui, alors je vais me plier à cette règle. Ils auraient installé une sorte de générateur dans les sous sols du dôme, avec toutes les canalisations, pratique en soit.
Dans le centre de quarantaine, ils récupèrent nos affaires personnelles pour les désinfecter et en faire l'inventaire, histoire qu'on ne se ramène pas avec des armes ou des produit terrestre comme des animaux ou une connerie du genre qui pourrait présenter un risque infectieux ou un risque pour la sécurité tout court d'après ce que j'ai compris. On nous met ensuite en chambrée et on nous apprends la vie ici, le mode de fonctionnement du dôme, les règles essentielles à connaitre et à suivre. Beaucoup de règles pour une si petite colonie, à tout casser on doit être quoi... une cinquantaine ? Une soixantaine de personnes à cohabiter ici. Mais il faut ce qu'il faut pour partir du on pied.
Lorsqu'enfin la seconde quarantaine est achevée, on nous refait passer une batterie de test et on nous lâche dans la nature si on peut dire ça comme ça !
La vie ne semble pas bien difficile par ici en tout cas. Il y a un bar, deux restaurant aussi selon ce que j'ai entendu dire, les activités commencent à fleurir ci et là. Ils ont déjà installé un complexe sportif avec une salle de sport ! La première salle de sport de l'espace avec piscine et tout ! Si c'est pas la classe. Y'a plus tout ça sur la Terre.
Je me demande bien comment je vais faire pour m'ennuyer !
Et enfin : je récupère mes affaires ! c'était pas trop tôt. Même si ma valise sent la javel et l'alcool, tout y est, rien ne manque, même mon album photo et mon vieux Nikon qui doit dater de Mathusalem !
Cependant, lorsque je suis sur le point de sortir, on me donne un petit bouquin récapitulatif de tout ce que j'ai appris ici et sur la couverture : mon "adresse". A ma grande surprise, qui est bien différente de celle de ma mère. Je quitte le grand bâtiment et là, elle est là, elle est bien là ! Ma maman à moi ! Je cours, je lui saute dans les bras et fond en larme, ça faisait tellement longtemps. Et je m'attends à rentrer chez elle, pouvoir passer la nuit à parler mais non... elle m'apprend que les logement ne sont pas répartis comme on veut, qu'ils sont attribué un à un, chacun son studio ou sa maisonnette. Il faut faire la demande au commandant Kaine pour avoir droit a un logement plus familiale... C'est encore une belle connerie ça ! Quoique, j'aurai mon indépendance ... mais bon. J'aurai aimé être avec elle. Pas la place qu'ils avaient dit, on a toute une planète et on a pas la place ?! Je suis contrariée... mais c’est un mal pour un bien.
Il va falloir s'y faire, c'est comme ça ici...